Spécial Négo : Retour sur l'assemblée générale
Le président vous répond
L’ensemble des questions des membres lors de l’assemblée générale du 21 juin dernier ont été répondues durant l’événement ou à la suite de celui-ci par les vice-président(e)s régionaux.
Aujourd’hui, je veux revenir sur certaines questions posées pendant et après l'assemblée qui pourraient vous intéresser.
Questions
Pourquoi le Syndicat a une attitude méfiante envers l’arrivée de M. Sabia, alors que les ingénieurs ont un discours très différent ? Aussi, pourquoi ne les invitez-vous pas dans le front commun pour les négociations ?
Réponse du président :
Je comprends dans votre question, si je ne m’abuse, que vous faites allusion à l’éditorial dithyrambique du président du SPIHQ à l’endroit de M. Sabia dans leur revue syndicale l’ÉCHO de juin dernier.
Une saine réserve
Avant tout, je tiens à rappeler que toutes les sections locales sont autonomes dans leurs décisions et leur vision qu’elles soient affiliées au SCFP ou non. Cela étant dit, au SSPHQ – SCFP 4250, nous préférons conserver une certaine réserve. Après une année marquée, entre autres, par les déclarations du ministre Fitzgibbon et les articles dans les médias sur l’ingérence politique dans les activités d’Hydro-Québec, nous considérons que la nomination de monsieur Sabia s’inscrit dans une mouvance qui ne sert pas les intérêts de la population.
À l'heure de la transition énergétique
Étant donné que notre entreprise est le moteur de l’avenir énergétique du Québec et que les décisions à venir auront un impact décisif sur la société, nous estimons qu’il est de notre devoir de nous interroger sur les conséquences de cette nomination et de se préparer pour la suite.
À ce point-ci, faire preuve de complaisance excessive ne nous amènera aucune faveur particulière.
Le mandat de M. Sabia
Certes, nous ne pouvons juger le nouveau PDG n’ayant pas encore eu l’occasion de le rencontrer et de travailler avec lui comme indiqué en assemblée générale. Cependant, considérant son parcours, notamment au CN et chez Bell, nous sommes préoccupés relativement au mandat qu’il a reçu et à sa volonté concernant la privatisation tranquille d’Hydro-Québec. Sur ce point, l’ensemble des syndicats affiliés au SCFP se rejoignent.
L'invitation
Pour ce qui est d’inviter le syndicat des ingénieurs à prendre part au front commun, nous l’avons fait. Depuis l'élection du nouvel exécutif, nous avons tenté à plusieurs reprises de prendre contact avec le SPIHQ, mais à ce jour nous n’avons reçu aucune réponse de leur part ni même un accusé de réception.
Questions
Pour le télétravail, pourquoi devons-nous négocier avec les monteurs de lignes alors qu’ils ne font pas de télétravail ?
Réponse du président :
L’avantage de négocier en front commun est d’avoir la force du nombre. Ainsi, même si à priori les monteurs de lignes ne font pas de télétravail, ils peuvent nous appuyer dans nos revendications, tout comme nous dans les leurs. Plus que de la solidarité, c’est une alliance.
Maître de nos revendications
Or, il faut prendre en compte que nous sommes totalement autonomes dans nos revendications, même à l’intérieur du front commun. Avancer un enjeu seul ou en commun est une question de stratégie !
Le passé pour exemple
Lors de la négociation de 2018, le front commun avait tenté de négocier le télétravail. Nous avions alors essuyé un refus ferme de l’employeur. Qu’a-t-on fait ? L’enjeu était prioritaire pour les spécialistes.
Nous avons amené le télétravail à notre table sectorielle, où se négocie les demandes spécifiques aux spécialistes, et avons exigé une ouverture dans la convention collective, sans quoi, il n’y avait pas d’entente de principe.
L’employeur a été obligé d’introduire une règle de gestion portant sur le télétravail occasionnel, dont tous ont bénéficié par la suite. Nous, les 4250, avons réussi seuls, à l’intérieur du Front commun. Certes, c’était loin d’être parfait, mais c’était un début, voire les fondations du programme de télétravail.
Un autre exemple plus contemporain
Lors de l’entente sur le programme pilote de télétravail, nous étions tous ensemble et les ingénieurs de leur côté. L’employeur a toujours dit qu’en matière de télétravail, tous auraient la même entente.
La position vulnérable des ingénieurs a permis à l’employeur de les menacer avec un retour au bureau dans les mois suivants, et que le télétravail était terminé pour eux. Le SPIHQ a donc signé l’offre patronale sous la contrainte, et ce, sans même avoir toute la documentation en main. La table était mise.
La chaîne est toujours aussi forte que son maillon le plus faible.
Note : Quelques mois plus tard, le SSPHQ - SCFP 4250 a signé l’entente sur le programme de télétravail après la production par l’employeur de l’ensemble de la documentation et à la suite de correctifs pour assurer la concordance de tous les textes.
Questions
Du côté des TIC, allons-nous inclure une clause pour empêcher l’impartition ? Notre nouveau PDG ayant œuvré dans une entreprise avec ce même domaine imparti à une firme, il est important d’y voir, je crois.
Réponse du président :
Nous avons mis sur pied un comité dédié à la lutte contre la privatisation. L’impartition peut toucher bien des domaines dans toute l’entreprise, c’est une préoccupation majeure et vous êtes aux premières loges pour nous renseigner sur ses impacts.
Un défi de taille
Au sein des TIC, la Lettre d’entente no. 15 sur la force de travail, bonifié en cours de convention collective, encadre le travail des contractuels. Toutefois, ça ne couvre pas les contrats donnés à forfaits. Ça ne protège pas non plus les autres domaines d’emploi. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche, et le discours du gouvernement qui favorise le privé dans la sphère publique nous pousse à en faire plus.
Un enjeu plus grand encore
Pour nous, la lutte contre la privatisation tranquille s’effectuera à la table de négociation, ainsi que dans les sphères politiques et publiques. Il est nécessaire de prévenir le morcellement d’Hydro-Québec.
L’attribution de bloc de production électrique au privé nous ramène déjà en arrière et éloigne Hydro-Québec de sa mission historique. Collectivement, nous en pâtissons.
Je le répète : vous êtes aux premières loges pour voir venir dans vos domaines respectifs. À tout moment, vous pouvez nous écrire à maitrescheznous@ssphq.org.
Questions
Comment négocier en front commun nos enjeux de spécialistes ?
Réponse du président :
Lors d’une négociation en front commun, il est important de comprendre qu’il y a plus d’une table de négociation. La table centrale, qui réunit chaque syndicat du Front commun avec l’employeur, discutera du régime de retraite, des augmentations salariales et des avantages sociaux, c’est la base.
Selon l’entente établie entre les syndicats, certains enjeux majeurs ou communs peuvent également être traités à la table centrale. Et, bien que tout le monde soit présent à la table, un porte-parole est désigné d’un commun accord. Dans le cas présent, le coordonnateur du secteur Énergie du SCFP, Dominic Morin, agira à titre de porte-parole du front commun.
Notre propre table de négociation
Autour de cette table centrale, l’on retrouve autant de tables sectorielles qu’il y a de syndicat dans le front commun. À ces tables, souvent dites parallèles, chaque syndicat s’assoit avec l’employeur pour négocier ses enjeux spécifiques selon les priorités de ses membres.
Nous sommes donc totalement autonomes dans nos revendications et les enjeux des spécialistes ne sont pas dilués à travers les enjeux des autres syndicats.
Fonctionnement
Le front commun est une alliance entre des syndicats indépendants les uns des autres. Son fonctionnement fait l’objet d’entente entre ses constituants. D’ailleurs, avant d’amorcer les pourparlers avec l’employeur, chaque syndicat énoncera à l’intérieur du front commun ses incontournables, autant pour la table centrale que pour sa table sectorielle. Ces enjeux cruciaux doivent généralement être atteints pour que le front commun accepte de conclure une entente de principe avec l’employeur. C’est ici que la force du groupe prend tout son sens.
L'avantage de se regrouper
Comme expliqué dans une question précédente, nous pouvons par la cohésion du groupe atteindre nos objectifs de négociations. Et, ainsi, même si les monteurs de ligne ne font pas de télétravail, ils peuvent nous appuyer sur des enjeux négociés à notre table sectorielle et vice-versa.
Lors de la négociation de la convention collective, tout est une question de stratégie ! Et l’appui des membres est déterminant !
Questions
À quoi peut-on s’attendre comme augmentations ?
Réponse du président :
Pour toutes les questions relatives aux aspects monétaires, que ce soient les augmentations salariales, les primes ou autres, nous ne pouvons pas partager l’information. En revanche, si vous avez des suggestions, c'est avec plaisir que nous les lirons et nous en servirons au moment opportun : nego@ssphq.org.
Nous ne voulons pas diminuer nos chances de succès en informant l’employeur de nos stratégies.
Rappel : Consultation aux membres
Vous êtes déjà plus de 2 000 à avoir répondu à la consultation des membres !
Ce fort taux de participation assurera une bonne vision de vos priorités. Le comité de négociation du SSPHQ – SCFP 4250 étudiera également avec soin vos nombreux commentaires touchant autant des enjeux, des idées d’argumentaire que des précisions sur vos réalités.
Vous n’avez pas complété la consultation ?
Il est encore temps de le faire !
Vous avez jusqu’au 17 juillet prochain pour remplir et terminer la consultation. Un rappel a été émis à votre courriel personnel ce midi, si vous n’avez pas complété la consultation. À noter que la consultation est transmise par SurveyMonkey de la part de information@ssphq.org. Merci de vérifier vos courriels indésirables, au besoin.
IMPORTANT : Évitez d'utiliser un ordinateur d’Hydro-Québec ou un ordinateur relié au réseau d’Hydro-Québec pour remplir la consultation ou communiquer avec votre syndicat.
Nego@ssphq.org
En tout temps, vous pouvez faire suivre vos enjeux à la boîte de réception : nego@ssphq.org. Prendre note que le comité Négociation entrera en contact avec vous seulement si des compléments d’information ou des précisions sont nécessaires à leur compréhension.
Votre comité de négociation
Gilles Cazade, président
Marc Payette, vice-président Montréal - La Gauchetière
Pascal Pitre, vice-président Québec - Nord-Est
Colin Lefebvre, conseiller SCFP